Jean-Daniel Salvat et Radial Art Contemporain ont eu l’honneur d’avoir un bel article dans le journal local des DNA.

Pour une lecture plus facile, voici ci-dessous une retranscription :

Jean-Daniel Salvat du support à la surface

« Ancien élève de Claude Viallat, faut-il s’étonner que Jean-Daniel Salvat se pose des questions qui furent celles de Support-Surface ? Mais en y apportant des réponses bien à lui.

Il lui arrive encore de croiser dans les rues de Nîmes, son ancien et illustre professeur aux Beaux-Arts. « Claude Viallat n’habite pas très loin de chez moi. C’est quelqu’un qui a évidemment compté pour moi. Avec un tel parcours ! » réagit Jean-Daniel Salvat. Il fut son élève à l’aube des années 90, avant d’aller s’installer à Paris puis à New-York, où il a vécu de 1995 à 2005.

D’avoir été formé par l’une des grandes figures de Support-Surface n’induit pas nécessairement une approche de la peinture inscrite dans le champ de préoccupations de ce qui est considéré comme l’ultime mouvement d’avant-garde français du XXè siècle.

“Il était difficile d’échapper, là plus qu’ailleurs, aux interrogations sur la peinture, l’œuvre, le sujet, les matériaux …”, reconnaît cependant Jean-Daniel Salvat dans un grand sourire implicite. 

Devant ses grands formats, lisses et brillants, réalisés sur du vinyle transparent, on l’imagine loin des problématiques originelles de Support-Surface. Et pourtant, s’il opte aujourd’hui pour une pellicule plastifiée souple et non pas pour un quelconque Plexiglas rigide, c’est bien afin de pouvoir l’adapter sur ce fameux châssis qui occupa tant ses glorieux aînés – on connaît la formule de Viallat, relatant l’aventure de Support-Surface : “Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l’image du châssis sur la toile.”

La jouissance d’une peinture libérée de tout propos mimétique ou symbolique, assumant le seul langage de la couleur et de formes à deux dimensions, fonde la démarche artistique de Jean-Daniel Salvat, comme en témoigne sa série des Monoblocs. Ces derniers, constitués de deux parties égales, mettent en scène, sur un aplat de couleur bien léché, un motif au graphisme plus rudimentaire et vaguement identifiable – grille, fleur, rhizome, objet, …

Peint à l’arrière du support, à la façon du fixé sous verre, chaque Monobloc fonctionne ainsi sur une tension entre une impression de réalité industrielle, lisse, propre et clinquante, et ce dessin sommaire (ça déborde, les  lignes sont approximatives, l’empreinte du “pinceau” ou de ce qui en tient lieu, ne se cache pas, …) qui trahit le gestion artisanal du peintre. Le travail de Jean-Daniel Salvat multiplie les entrées, les niveaux de lecture, en héritier improbable d’un minimalisme pop, tendance, post-Support-Surface. 

Si on est peut-être aussi aux lisières d’une esthétique de la séduction, d’une radicalité qui sait plaire, le propos n’en est pas moins cohérent, fondé sur cette ambiguïté de la trace et de l’immatériel, d’une réalité de la peinture et de sa mise à distance, introduite par cet effet de transparence dont Salvat rappelle qu’il était constamment recherché par Bacon, “dont les tableaux sont toujours recouverts d’un verre”. 

Ainsi Jean-Daniel Salvat glisse-t-il “du support à la surface”, titre donné à l’exposition qu’accueille la galerie Radial Art Contemporain. Elle témoigne de la capacité de l’artiste à reformuler de nouvelles propositions tout en restant fidèle à une ligne de conduite précise. En écho, le conseil de Viallat : “Dire la même chose sans se répéter.”

Merci au DNA pour cette mise en lumière.

Jean-Daniel Salvat

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