François Fries a eu l’honneur d’avoir un bel article dans le journal DNA.
Pour une lecture plus facile, voici ci-dessous une retranscription :
Les paysages aléatoires de François Fries
« Dans une tension qui mobilise geste contrôlé et jeu aléatoire des pigments, François Fries fait naître sur la toile des paysages qui parlent de neiges éternelles et de reflets sur la glace aux bleus somptueux. La haute montagne s’invite chez Radial.
Est-ce parce qu’il « vient » du cinéma ? Parce qu’il a derrière lui des années consacrées à la réalisation, à la production et à l’écriture de scénarios, que François Fries concède dans sa peinture, un intérêt particulier pour le mouvement, le déplacement ?
Travaillant sur le mode de la série, il signe chez Radial Art Contemporain un accrochage qui réunit des fragments de deux nouveaux ensembles : Que vois-tu du mont Fidji ? (En un clin d’œil au grand Hokusal et à ses Trente-six vues du mon Fidji) et Paysage glissant.
« Je m’intéresse aux expérimentations, aux processus de réalisation des images, avec leurs accidents, leurs bonnes ou mauvaises surprises », explique l’artiste.
Installé à Paris, il expose pour la deuxième fois chez Radial Art Contemporain. Et présente un nouveau travail où la technique mobilise non pas le pinceau mais… la seringue ! Sur la toile, posée à plat et recouvert d’un liant acrylique immatriculée, il injecte ainsi des pigments bleus dans la matière encore, fraîche. La dilution de la couleur, l’effet produit par toute la gamme de dégradés chromatiques, rappellent l’esthétique de l’aquarelle, le caractère à la fois contrôlé et aléatoire de la couleur, de sa transparence variable, au contact de l’eau.
Ce qui ne signifie pas que toute logique graphique soit absente du processus. Au contraire, jusque-là plutôt ancré-dans-des univers formels très abstraits François Fries livre ici des toiles qui assument leur rapport réel. Et plus précisément à la peinture du paysage.
Des montagnes aux cimes enneigées naissent ainsi sur la toile, des glaciers s’imprègnent des reflets bleus tirant parfois sur le vert. La seringue ici se fait crayon et dessine un motif ô combien identifiable.
Dans sa série Paysage glissant, c’est davantage une mémoire du paysage qu’il invoque. « Un peu comme dans un train : vous regardez par la fenêtre, vous voyez défiler un paysage. Il n’est plus là mais vous reste en tête… » indique-t-il encore.
Une mémoire du paysage à laquelle répond sur la toile une mémoire du processus d’où est née l’image. Évoquant cet épanouissement de la couleur dans la résine, François Fries utilise une poétique comparaison : « Un peu comme une fleur qui s’ouvre ». C’est bien cette temporalité-là, cette succession d’images, riches de la sensualité de la couleur, que ses peintures portent en elles. Et qui les rendent profondément (sans que le qualificatif soit ici dévalorisant) séduisantes. »
Merci pour cette mise en lumière.
